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Les chaises

Cet ensemble de chaises (44 au départ) qui toutes portent le prénom d'un être connu, reconnu, cher, disparu, éloigné, est issu d'un projet d'installation intitulé "Un jour on ne pourra plus resté assis" et présenté dans un pigeonnier à Caussade en septembre 2013. Le texte suivant les accompagnait:

 

 

Si les chaises avaient une mémoire, elles parleraient peut-être d'abord de chaleur, d'angles ou d'arrondi, d'os iliaque, d'affalement, de bordure des fesses, voire de piétinements ...

Mais sans un mot elles endossent la courbe de nos névralgies, elles grincent parfois de douleur, de dépit, d'usure et pleurent de joie.

 

Peut-être rêvent-elles d'être côte à côte, près de celle-ci, près de celle-là, qui sait?

Elles ne pardonnent sans doute pas d'être chevauchées, emboîtées, et, horreur!, d'être jetées, de ça, de là.

Si les chaises avaient une mémoire, et parlaient ...

quel tumulte?

Imaginez un peu ...

​

Le théâtre dit: absence / présence.

La ritournelle: chaise musicale, chaise manquante

Le signe de l'Absent (e)

Elles parlent à vrai dire les chaises. Elles montent en une seule voix.

Les chaises sont vivantes.

​

Chaises appuis pour nos assises. Nous y délibérons pour mieux rester debout.

Nous y abordons aussi une pente indicible, le premier étage vers le bas, accueil de nos fatigues.

Etai – barreau – bâton – pied – dossier – traitent nos affaires courantes.

​

Chaise haute de notre enfance, à hauteur de nourriture.

Chaise – escabeau – piétinée sous notre ascension aléatoire.

Chaise à bascule – chaise à porteurs qui masque le voyage et le voyeur.

 

Chair(e) qui me dira tout son laïus.

Chaise qui s'arrondit sous mes bras en arc, divulguant mes omoplates au passant et me soutenant dans une crucifixion lascive.

​

Chaise, mon amie, ma candidature, tu ressembles à tous ces visages que j'ai croisés un jour.

Haut et bas lieu de poésie

Toute une âme cependant ...

​

Un jour

on ne pourra plus rester

assis

 

 

Aujourd'hui certaines ont été adoptées d'autres offertes et puis d'autres commencent à se travestir pour une seconde vie :-)

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